Un pessimisme généralisé qui atteint des sommets

Dans un contexte marqué par des tensions politiques, une visibilité économique réduite et un climat d’incertitude, le pessimisme des Français prend des proportions étendues. C’est ce que révèle le dernier sondage OpinionWay réalisé pour Capifrance, qui a interrogé un échantillon de 1 015 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 88 % des Français se déclarent pessimistes en raison du contexte politique actuel, dont 46 % très pessimistes. Cette morosité est alimentée par une double crainte : la dégradation du pouvoir d’achat et l’imprévisibilité des conditions d’emprunt. Plus précisément, 88 % des répondants anticipent un impact négatif sur leur pouvoir d’achat et 87 % sur les taux d’emprunt. Ce niveau d’inquiétude n’est pas anodin. Les débats budgétaires en cours pour 2026, les retards dans l’adoption de la loi de finances, et les incertitudes fiscales exacerbent ces peurs.

Bien entendu, ce climat anxiogène influence directement la manière dont les Français envisagent leurs projets immobiliers. 69 % des personnes interrogées doutent désormais de leur capacité à investir. A noter que sur ce dernier point, les chiffres montent même à 76 % chez les femmes, et à 75 % chez les locataires.

Et pour cause, 69 % des personnes interrogées estiment que le contexte actuel va réduire leur capacité à obtenir un prêt, un sentiment encore plus marqué chez les moins de 35 ans (82 %), et les locataires (76 %).

« L’instabilité politique nourrit une forme de double peine pour les ménages : ils craignent à la fois pour leur pouvoir d’achat et pour la faisabilité de leur projet immobilier. Notre rôle, en tant que réseau de proximité, est de redonner de la confiance avec une approche pédagogique et personnalisée plus forte, dans ce contexte incertain », souligne Philippe Buyens, directeur général de Capifrance.

Paradoxalement, les Français maintiennent leur projet

Plusieurs obstacles pèsent aujourd’hui directement sur le marché immobilier : les conditions d’emprunt (84 %) et les exigences énergétiques croissantes (78 %) limitent fortement les transactions, tandis que plus d’un Français sur deux considère que l’offre de biens disponibles reste insuffisante (56 %).

Dans ce contexte d’incertitudes, seuls 3 Français sur 10 estiment que c’est le bon moment pour acheter (36 %) ou vendre (33 %). Mais malgré ce tableau sombre, l’étude d’Opinionway révèle un paradoxe encourageant pour les professionnels de l’immobilier. En effet, si l’inquiétude semble être au plus haut niveau chez les Français, l’envie de concrétiser persiste.

40 % des Français déclarent ainsi avoir l’intention de réaliser un projet immobilier au cours des deux prochaines années. Parmi eux, ils sont 24 % à souhaiter acheter, 21 % à vendre, 23 % à louer pour eux-mêmes et 18 % à mettre un bien en location.

Les intentions sont particulièrement fortes chez les jeunes adultes : plus d’un tiers des 18-34 ans projette un achat immobilier à court terme, contre moins d’un sur dix chez les 65 ans et plus.

« L’immobilier reste un projet de vie avant d’être un investissement. Dans un contexte politique mouvementé, tout l’enjeu est de transformer l’inquiétude en capacité d’agir », conclut Philippe Buyens.

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