Comment se positionne l’entreprise ICS sur le marché très concurrentiel des éditeurs de logiciels ?

Thomas Garcia : Contrairement à nos concurrents, qui font l’objet de nombreux rachats, ICS est une entreprise familiale et indépendante. Elle existe depuis 1978 et est détenue par la famille Houé (à hauteur de 90 %) et par ses salariés.

Même si nous couvrons les activités de transaction et de location, notre cœur de métier, c’est l’administration de biens, c’est-à-dire le syndic et la gestion locative.

La grande force de notre logiciel, c’est qu’il s’adapte à tous les professionnels de ce domaine, à la fois aux administrateurs de biens seuls qui travaillent depuis leur domicile ainsi qu’aux gestionnaires affiliés à un réseau, par exemple à Citya, qui est l’un de nos clients. Chez ICS, notre profil type est toutefois un administrateur de biens qui a 500 lots en gestion et 2000 lots en syndic.

Au total, nous dénombrons 3000 clients partout en France et en Outre-Mer.

En 2024, vous avez réalisé une refonte de votre suite logicielle. Quelles ont été les évolutions ?

Thomas Garcia : Notre logiciel datait du milieu des années 90 et s’appuyait donc sur des technologies qui étaient devenues dépassées.

L’interface de notre ancien logiciel était tournée pour une utilisation technico-comptable, qui correspondait aux besoins des administrateurs de biens des années 90 et 2000.

Avec « Spirit » – notre nouvelle suite logicielle co-construite avec nos utilisateurs, sur laquelle ont basculé environ un tiers de nos clients – nous avons donc rattraper notre retard technologique.

L’outil est aujourd’hui full web et beaucoup plus ergonomique. Il est davantage en adéquation avec les besoins du métier, qui sont très différents de ceux du passé. Avant, on demandait à un syndic qu’il soit un bon comptable.

Aujourd’hui, on attend plutôt de lui qu’il anticipe les problématiques au sein d’une copropriété.

À l’époque, les professionnels ne recevaient pas de mail. Aujourd’hui, ils reçoivent des sollicitations via plein de canaux différents…, ce qui peut parfois nuire à leur santé mentale.

Cette refonte a-t-elle intégré une couche d’intelligence artificielle ?

Augustin Quennemet : Oui et nous travaillons actuellement beaucoup sur ce sujet, via notre cellule R&D, qui est composée d’une quarantaine de personnes (développeurs, équipe produits…).

Pour autant, nous gardons aussi à l’esprit que le but, c’est que le professionnel gagne du temps sur ses tâches à faible valeur ajoutée et se concentre davantage sur l’humain, qui est la base de son métier.

Ainsi, nous multiplions les tests, nous expérimentons certains concepts… mais nous ne les lançons pas tous car ils ne sont pas tous transposables à nos métiers.

Dans l’administration de biens, l’IA est par exemple intéressante lorsqu’elle étudie une base documentaire et qu’elle fait émerger une réponse à un gestionnaire.

En 2026, nous allons par exemple apprendre à « Nova », notre agent IA, à générer un contenu (un compte-rendu d’AG, un mail suite à un incident dans une copropriété…) à partir d’informations présentes dans une base de données.

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