Posted by - Twim'O Team
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on - 29 nov. -
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Dette et déficit publics, produit intérieur brut (PIB), consommation des ménages, investissements des entreprises, importations et exportations... Ces indicateurs macroéconomiques sont le quotidien de Marie Leclair.
Elle dirige depuis février le département de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui produit les baromètres de l'activité économique du pays.
"On se sent utile d'éclairer le débat public", avec "des chiffres corrects", s'enthousiasme la statisticienne de 47 ans, rencontrée par l'AFP dans son bureau au cinquième étage d'un imposant immeuble de Montrouge, au sud de Paris.
Indicateur phare, le PIB, qui mesure s'il y a ou non croissance, est calculé tous les trois mois. Une première estimation est publiée 30 jours après la fin d'un trimestre sur la base d'une information encore "parcellaire" (déclarations de TVA des entreprises, données de caisses des supermarchés, etc.).
Le tableau est ensuite complété pour donner des résultats "plus fiables et plus détaillés", 30 jours après cette première estimation, en intégrant notamment des éléments sur le pouvoir d'achat des ménages, les taux de marge des entreprises ou le besoin de financement des administrations publiques.
Parfois, les chiffres surprennent, comme au troisième trimestre quand la croissance (+0,5%) a dépassé, malgré l'instabilité politique, les prévisions effectuées par un autre service de l'Insee.
Chaque année à la fin mai sont révisées les estimations des trois années précédentes. En mai 2025, on a ainsi révisé 2024, 2023 et 2022. Le chiffre pour 2022 est désormais considéré comme définitif.
"Au bout d'un moment, on peut utiliser toutes les déclarations fiscales des entreprises pour connaître finement tout un tas d'opérations: les salaires, les charges payées, les dividendes versés...", illustre Marie Leclair.
Assise devant un tableau blanc recouvert de calculs au feutre rouge - incompréhensibles pour les profanes -, elle explique combien il importe de mettre en cohérence les données, car elles proviennent de sources diverses : de l'Insee même, mais aussi d'autres services statistiques et du secteur privé, des fédérations professionnelles par exemple.
"On fait un travail de réconciliation" pour agréger "tous ces petits bouts d'histoire photographiés par différentes sources statistiques", souligne Marie Leclair.
Cette diplômée de la réputée Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae) supervise une cinquantaine de personnes.
Parmi eux, des statisticiens chargés de produire "rapidement" les premières estimations trimestrielles, et d'autres concoctant les comptes annuels. Avec des spécialistes par secteur ou domaine.
"Il faut beaucoup de rigueur, un important esprit d'équipe et un fort intérêt pour les questions économiques", développe-t-elle.
Ainsi, "les spécialistes des échanges extérieurs suivent les données des douanes et la balance des paiements de la Banque de France. Ils suivent aussi la presse, par exemple pour des livraisons d'avions ou de bateaux."
Les méthodologues, eux, veillent à ce que les normes de comptabilité nationale coïncident en pratique avec les standards européens.
"D'ailleurs, on a toujours notre bible avec nous", relève Marie Leclair en tapotant, souriante, son Système européen des comptes 2010 ("ESA 2010" ou "SEC 2010" en français), un manuel décrivant entre autres quoi inclure dans le PIB, par exemple la fraude et les brevets.
L'évolution des normes se joue au niveau international. Ainsi, les Nations unies ont débattu de la manière de prendre en compte le rôle des multinationales, la numérisation de l'économie ou le poids des ressources naturelles, relève-t-elle.
Au niveau européen, l'office de statistiques Eurostat s'assure méticuleusement que les données sont comparables entre les différents pays, "contrôle" de près le PIB et le déficit particulièrement, et "vient sur site tous les deux ans", souligne Marie Leclair.
Mais les statistiques sont loin d'être figées : depuis 2024, l'Insee publie, outre les chiffres traditionnels de la croissance, des éléments sur l'empreinte carbone de celle-ci et sur la redistribution des revenus, deux thématiques au cœur du débat public.
"La comptabilité nationale se questionne sans cesse sur la manière dont elle mesure les choses", assure Marie Leclair. Car "l'économie change en permanence."
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