Publié par - Twim'O Team
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on - 14 déc. -
Classé dans - Rénovation, Construction et Bricolage -
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Sandrine Simon, directrice santé et plaidoyer de Médecins du Monde, critique une décision qui va "à l'encontre des engagements" de la France dans ce secteur. Elle évoque sa "grande inquiétude" et son "incompréhension".
En France, où l'aide publique au développement a été réduite ces dernières années, les coupes envisagées dans le projet de loi de finances 2026 s'élèvent à 700 millions d'euros, pour un montant alloué de 3,7 milliards d'euros.
Et Mme Simon de déplorer un paradoxe entre les engagements politiques "en faveur de la santé mondiale par exemple" affichés par Paris et des financements publics en recul.
"A chaque fois qu'il y a ne serait-ce qu'un million d'euros qui est coupé, on sait qu'il y a des milliers, voire des millions de personnes derrière qui sont affectées", alerte Anne Bideau, directrice générale de Plan International France, rappelant une "tendance à la baisse de l'aide publique au développement un peu partout dans le monde".
"On sait que les conséquences vont être dramatiques, donc on est extrêmement inquiets", ajoute Mme Bideau auprès de l'AFP.
Début 2025, le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), sous l'impulsion du président républicain Donald Trump, avait provoqué une onde de choc internationale.
Mais la fin de l'USAID avait mis en exergue une tendance de fond : le montant accordé par 32 pays riches de l'OCDE et l'Union européenne à l'aide au développement a diminué en 2024 de 7,1% (en terme réel) à 212,1 milliards de dollars, selon une estimation de l'OCDE, une première en six ans.
"On a des crises à répétition, le Soudan, Gaza etc. Il y a une augmentation des besoins et il y a une réduction de l'aide", déplore pour sa part Stéphane Doyon, de Médecins Sans Frontières, ONG qui n'est pas financée par le gouvernement français.
En France, cette coupe qui pourrait faire passer les crédits de paiement d'environ 4,4 milliards à quelque 3,7 milliards d'euros, entre le projet de lois de finances 2025 et le PLF 2026 est justifiée "par l'effort nécessaire sur les finances publiques - et pas pour des raisons idéologiques comme aux Etats-Unis", affirme une source diplomatique à l'AFP, rappelant qu'elle n'a pas encore été votée.
Entre 2024 et 2025, la proportion de la baisse des crédits de paiement était de 39%, souligne cette même source.
"Entre la loi de finances 2024 et le projet de loi de finances 2026, on aurait une baisse de moitié de l'aide publique au développement", a calculé la Coordination Sud, qui regroupe des associations françaises de solidarité internationale.
Avec des conséquences concrètes pour les ONG qui comptent sur le soutien de l'Etat.
"Nous espérions recevoir de l'argent de l'Agence française de développement qui vient de nous annoncer qu'ils ne nous soutiendraient pas l'année prochaine", explique Sandrine Simon, de Médecins du Monde, au moment où l'ONG elle-même programme avec "un niveau d'incertitudes très important ce budget 2026, bien au-delà des années passées."
A Plan International France, les subventions publiques françaises ont diminué de 44% lors de la dernière année fiscale de leur exercice décalé, arrêté fin juin.
L'ONG a "dû interrompre" cinq projets, "essentiellement d'accompagnement ou d'aide d'urgence pour les filles et les enfants en général", selon Anne Bideau. Parmi eux : un projet d'éducation et de formation professionnelle dans le nord du Bénin, qui bénéficiait directement à plus de 2.500 enfants et jeunes, ainsi qu'à 500 adultes.
Dans le pire des scénarios, avec des coupes budgétaires massives, plus de 22 millions de personnes pourraient mourir de causes évitables d'ici à 2030, selon une étude menée par des chercheurs espagnols, brésiliens et mozambicains. Des résultats soumis mi-novembre à la revue The Lancet Global Health qui sont en attente d'une évaluation.
Sandrine Simon craint ainsi "une reprise de l'épidémie de VIH, probablement plus de tuberculose", "des pathologies sur lesquelles il y avait eu des progrès notables ces dernières années (...) mais qu'on risque de perdre dans les prochaines années si on ne renverse pas la tendance actuelle".
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