Posted by - Twim'O Team
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on - 30 nov. -
Filed in - Rénovation, Construction et Bricolage -
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Le pays de la Corne de l'Afrique, dont 70% de la population vit selon l'ONU dans une "pauvreté multidimensionnelle" - un indicateur prenant aussi en compte l'éducation, la santé et les conditions de vie - a sombré dans les années 1990 dans une guerre civile qui a conduit à l'effondrement de l'Etat.
Depuis 2006, les fragiles autorités progressivement remises sur pieds sont confrontées aux islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, avec qui d'intenses combats se poursuivent. La guerre fait encore rage aujourd'hui à 60 km de Mogadiscio, où les insurgés ont repris plus de 200 villages cette année. Le contrôle de ponts, vitaux pour l'approvisionnement de la ville, est menacé.
Mais la capitale aux trois millions d'habitants est depuis quelques années mieux protégée. Et si des impacts de balles et des bâtiments en ruine sont visibles ici ou là, le visiteur est davantage captivé par les murs en construction, poutrelles et autres tas de sable omniprésents dans le paysage urbain.
Sur l'avenue Makkah Almukarramah, principale artère commerçante de la ville, des ouvriers s'affairent sur un nouvel immeuble doté de grandes fenêtres.
Un phénomène nouveau, pointe Habib Farah, un habitant de Mogadiscio, car pour la première fois depuis des décennies, les bâtisseurs et la population de la capitale "n'ont pas peur qu'elles se brisent" du fait de tirs ou d'explosions.
Le BTP est largement non réglementé en Somalie et les statistiques fiables sont rares. Mais en juin, le maire de Mogadiscio, interrogé par la BBC, estimait que plus de 6.000 bâtiments avaient été construits en cinq ans.
Le gouvernement somalien y voit une démonstration que sa sécurisation de la capitale fonctionne, via des caméras de surveillance, des policiers en civil et un nouveau système de check-points.
A la tombée du jour, des journalistes de l'AFP ont vu les forces de sécurité fouiller chaque voiture, tuk-tuk (tricycle motorisé) et camion s'approchant du point de contrôle de Jazeera, à 10 km du centre-ville. Les véhicules ayant passé plus de 20 jours hors de Mogadiscio - le délai nécessaire pour le garnir d'explosifs, selon les autorités - s'en voient interdits d'accès.
Les attaques des insurgés ont ainsi chuté de 86% dans la capitale entre 2023 et mi-2025, affirme le gouvernement. Ce qui n'a pas empêché, ces six derniers mois à Mogadiscio, un attentat raté contre le convoi présidentiel, des tirs d'obus près de l'aéroport et un impressionnant assaut des shebab contre un centre de détention.
La ville est "très sûre", affirme toutefois le conseiller à la sécurité nationale, Awes Hagi Yusuf. "Les habitants de Mogadiscio ont déjà investi dans Mogadiscio et ils (vont) sécuriser leur investissement", affirme-t-il à l'AFP.
Alors que l'aide internationale s'est effondrée, en Somalie comme ailleurs, la diaspora somalienne, très nombreuse, continue d'envoyer des fonds d'une importance vitale pour l'économie. En 2023, ses transferts d'argent qui dépassaient le milliard de dollars correspondaient à environ 15% du PIB, selon la Banque mondiale.
"La diaspora apporte capitaux et savoir-faire, tandis que les entreprises locales se développent grâce au financement bancaire", décrypte pour l'AFP Mohamed Gheedi, le PDG de Premier Bank, la première à avoir introduit MasterCard en Somalie.
L'investissement s'est généralement orienté vers l'immobilier, la fintech, le commerce et les infrastructures dans "un marché en croissance rapide" mais "négligé", poursuit-il.
Comme dans de nombreuses villes en croissance, celle-ci s'accompagne d'un accroissement des inégalités. La gentrification de certains quartiers devient un problème pour les plus pauvres qui en sont financièrement exclus.
La discrimination est également sécuritaire. Si des fonctionnaires aisés et quelques étrangers vivant dans les zones privilégiées peuvent profiter d'une sécurité et d'un niveau de vie accrus, "c'est complètement différent de l'expérience quotidienne des gens dans d'autres parties de la ville", remarque Mahad Wasuge, du groupe de réflexion Somali Public Agenda.
Spéculation immobilière et pression foncière se terminent parfois en confrontations sanglantes: en août, plusieurs personnes ont été tuées dans le sud de Mogadiscio après que les forces de sécurité ont été prises à partie par des habitants qui étaient expulsés de force.
Les gens sont éloignés "des écoles, des hôpitaux, des services gouvernementaux les plus basiques", regrette Mahad Wasuge.
"Le gouvernement essaie de projeter l'image d'un Mogadiscio qui se relève", ajoute-t-il, mais "qui en paie le prix ?"
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