Posted by - Twim'O Team
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on - 19 nov. -
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Lorsque la Fed abaisse ses taux directeurs alors que l’économie ne montre pas de signe de récession imminente, elle prend le risque d’alimenter une nouvelle phase d’euphorie sur les marchés.
C’est ce que les économistes appellent un melt-up : une hausse rapide, parfois irrationnelle, des indices actions.
En réduisant ses taux, en mettant fin au quantitative tightening et, surtout, en minimisant constamment les risques de bulle, la Fed réaffirme en réalité un biais ancien : celui d’une politique monétaire profondément asymétrique.
Loin d’adopter une position restrictive, elle donne en pratique son feu vert à une nouvelle phase de hausse généralisée, aussi bien sur les actifs risqués que sur les valeurs refuges.
C’est exactement ce qui s’était produit à la fin des années 1990, lorsque la Fed avait assoupli sa politique monétaire après la crise du fonds LTCM : le Nasdaq s’était envolé de 86% et le S&P 500 de 20%.
Le contexte actuel présente des similitudes : une économie résiliente, un cycle d’assouplissement amorcé, et un boom de l’investissement privé.
À la fin des années 1990, c’était Internet ; aujourd’hui, c’est l’intelligence artificielle. Dans les deux cas, l’enthousiasme a pris le pas sur la prudence.
Ces phases d’euphorie s’accompagnent souvent d’un relâchement de la vigilance. Les récents cas de défauts frauduleux de Tricolor et First Brands aux États-Unis en témoignent : ils ont entraîné des dépréciations chez plusieurs grandes banques, dont JPMorgan, et affecté plus visiblement la valorisation de certaines banques régionales comme Zions ou Western Alliance.
Aux États-Unis, la grande majorité de la production de crédit bancaire alimente aujourd’hui le shadow banking, c’est-à-dire des institutions financières non bancaires et non régulées. Or, c’est souvent là où les flux sont les plus abondants que la vigilance tend à se relâcher.
Dans ce contexte, nous considérons que les marchés d’actions et du crédit intègrent déjà une grande partie des bonnes nouvelles.
Ils devraient rester bien valorisés dans un environnement macroéconomique résilient et soutenu par des flux toujours importants.
Mais cette abondance plaide pour une sélectivité renforcée, tant dans le choix des sociétés que dans celui des classes d’actifs, dont les trajectoires de performance seront probablement très contrastées.
Sur le marché obligataire, il nous semble que le cycle de baisse est désormais achevé en Europe.
Aux États-Unis, le marché continue d’anticiper un nombre excessif de baisses de taux au regard de la vigueur persistante de l’économie américaine.
Là encore, la prudence reste de mise : un excès de liquidité entretenu par les banques centrales pourrait prolonger un état de complaisance, alors même que l’inflation demeure élevée notamment aux États-Unis.
Les marchés demeurent porteurs, soutenus par l’action de la Réserve fédérale, qui s’inquiète plus des risques sur le marché de l’emploi et des tensions sur le marché monétaire que des bulles éventuelles que son action pourrait générer à l’avenir, avec tous leurs désagréments.
Dans cet environnement, la discipline et la sélectivité ne sont plus de simples vertus : elles deviennent des impératifs.
Tribune d'Etienne Gorgeon Responsable Gestion Obligataire chez Sanso Longchamp AM (Linkedin).
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