La réaction de François Gagnon, président de ERA France et ERA Europe

Contre l’avis du gouvernement, les députés ont adopté en première lecture une proposition de loi visant à rendre permanent l’encadrement des loyers, censé s’arrêter en novembre 2026.

Une démarche qui n’est pas salutaire alors que la France connaît de fortes tensions sur le marché locatif.

Ne pas traiter la cause principale du problème est préjudiciable : le manque d’offre de logements.

Qui peut croire qu’« encadrer les loyers » apportera une solution durable ?

Ce dispositif décourage l’investissement locatif : en plafonnant les loyers, il réduit la rentabilité et la prévisibilité pour les propriétaires.

Le résultat est logique : davantage de ventes et des logements retirés du marché, qu’il s’agisse de meublés touristiques ou de résidences secondaires. Le retrait des investisseurs entraînera mécaniquement une baisse du nombre de logements disponibles, et donc une hausse des loyers. Un véritable contre-sens.

Dans ce contexte, ce sont surtout les nouveaux locataires qui pâtiront de ce dispositif : choix plus restreint, sélectivité accrue, dossiers refusés.

« Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait tomber la fièvre », réagit François Gagnon

De plus, cette mesure repose sur une expérimentation non évaluée. Le gouvernement lui-même recommandait d’attendre une évaluation indépendante, mais l’Assemblée a préféré légiférer avant même que les conclusions ne soient rendues publiques. Une démarche à l’encontre du bon sens.

Certes, l’encadrement des loyers peut sembler protecteur à court terme, mais il risque d’aggraver structurellement la crise du logement.

En réduisant l’offre locative, il pénalise surtout ceux qu’il prétend aider.

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